Trois mois après leur entrée en vigueur, quel effet ont eu les mesures d’urgence économiques et sociales sur le pouvoir d’achat des salariés ? La sécurité sociale a publié vendredi un premier bilan à fin mars 2019 de la mise en place de la prime exceptionnelle et du dispositif d’exonération des heures supplémentaires.

Au 31 mars 2019, les entreprises françaises ont versé 2,2 milliards d’euros à leurs salariés au titre de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. La mesure phare du gouvernement en réponse au mouvement de colère des Gilets jaunes a bénéficié à 4,8 millions de salariés, soit 26 % des effectifs du secteur privé, a affirmé vendredi l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss). Depuis la publication, en décembre, de la loi portant mesures d’urgences économiques et sociales, un établissement privé sur cinq a décidé de verser cette prime à ses salariés.400 euros de prime en moyenne

Sans surprise, les grandes entreprises sont particulièrement concernées : 59 % des établissements appartenant à des structures de plus de 2 000 salariés ont versé une prime, contre 14,3 % pour les moins de 10 salariés. Les établissements ayant choisi de verser une prime l’ont réservée à un peu plus de la moitié de leurs effectifs.

Sur les quatre mois d’existence du dispositif, le montant moyen de la prime est de 401 euros, précise l’Acoss. Toutefois, 58 %  des salariés ont bénéficié d’une prime de moins de 400 euros. Les plus petits établissements semblent être les plus généreux : la prime moyenne est de 560 euros dans les établissements de moins de 10 salariés, contre 377 euros pour les plus de 2 000 salariés. Seuls 11 % des salariés ont bénéficié du montant maximal de la prime, c’est-à-dire 1 000 euros.

Heures supplémentaires : 58 euros en plus par salarié

L’autre mesure principale de la loi, l’exonération de cotisations sociales pour les heures supplémentaires et complémentaires dès le 1er janvier 2019, n’a pour l’instant pas eu d’effet sur les pratiques dans les entreprises. 224 millions d’heures supplémentaires ont été déclarées au premier trimestre 2019, « un nombre du même ordre de grandeur qu’au premier trimestre 2018 » indique l’Acoss. Les salariés concernés ont réalisé en moyenne 33 heures supplémentaires sur la période janvier-mars 2019, pour une rémunération moyenne de 15,60 euros par heure supplémentaire.

La loi a tout de même permis d’exonérer les salariés de près de 400 millions d’euros au premier trimestre 2019. Sur le trimestre, chaque salarié concerné a gagné en moyenne 58 euros. Cette exonération a concerné 6,8 millions de salariés en ce début d’année, soit près de 30 % des salariés rémunérés sur la période dans le secteur privé.

Source – Actuel CE